Adresse à Monsieur Jean Glavany, député socialiste de la seconde circonscription.

Publié le par Front de Gauche 65

Monsieur le député,

Dans votre communiqué  du 4 Mars nous apprenons sans surprise votre adhésion à l’accord interprofessionnel sur l’emploi que le Medef a imposé en Janvier et que la droite unanime demande de voter en l’état au parlement. C’est un renoncement politique supplémentaire.  Vous  écrivez  "je veux essayer d’être clair" en introduction  de votre justification. Pourquoi "essayer" ? A nous, militants et adhérents du front de gauche d’être clairs  et de dire ce qu’il en est au peuple de gauche de votre circonscription.

Vous validez la méthode en saluant le dialogue et la démocratie sociale. Monsieur le député, vous ne dites pas la vérité ? Car il n’y a  ni l’un ni l’autre ! L’accord du 11 janvier n’a été signé au pas de charge que par 3 syndicats, dont deux non représentatifs ; ensemble ils ne constituent qu’une  minorité de salariés. Au regard de la nouvelle loi de validité des accords et selon des principes démocratiques évidents, cette signature ne vaut rien, alors même que les grandes organisations syndicales CGT, FO, FSU, Sud Solidaire,  dont nous saluons la combativité, ont fermement rejeté le texte et sont ensemble majoritaires. Qu’elle est donc cette démocratie sociale que vous  célébrez avec le gouvernement Ayrault ?

Vous  en venez sans plus d’analyse à accepter le résultat global. Vous ne dites  donc rien sur le contenu d’un texte dangereux, prolongement des accords compétitivité emploi de Sarkozy  et qui est une arme contre les salariés du pays. Vous  ne dites rien des baisses de salaire, de la précarisation, des facilités de licenciements,  vous ne dites rien de la réduction des droits des travailleurs et du pouvoir renforcé du patronat  qui branche par branche, entreprise par entreprise, entend maintenant faire régner sa loi.  NON ! Il n’y aucune avancée dans cet accord, pas même  le volet complémentaire santé qui est discriminatoire,  pour moitié à la charge des salariés  et  l’occasion pour les assurances privées et les fonds d’investissements   de privatiser  les mutuelles et détruire la Sécurité Sociale. Croyez-vous, Monsieur de Député, que les hommes et les femmes de gauche qui ont voulu le changement  vous ont élu pour cela?

Vous nous  assurez ensuite de votre action  parlementaire. Que pouvons-nous en attendre, puisque vous n’envisagez rien qui puisse "dénaturer" le texte ?  Pire, vous  déclarez votre impuissance devant le Conseil d’État et la nécessaire conformité avec  les Conventions Européennes.  Allons, courage, Monsieur le Député, il faut qu’un parlementaire qui se prétend de la gauche républicaine puisse servir sa cause  au risque d’être tristement inutile.  Rappelons que le conseil constitutionnel ne peut  faire la loi au-dessus des représentants du peuple, et que si les traités européens sont à combattre pour leurs règlementations libérales, ce sera donner raison au Front de gauche et au peuple Français qui les ont rejetés. Dites nous pourquoi, Monsieur Jean  Glavany, avez vous fais campagne pour le oui au referendum ?

Votre conclusion  enfin n’engage à gauche rien de solide car vous voulez  dites vous, "trouver la voie du compromis". Monsieur le Député socialiste, dans l’affrontement qui se joue contre  le Medef  soutenu par les syndicats qui capitulent, il n’y a pas de compromis. Il vous faut choisir !  Non, Monsieur Jean Glavany, vous n’êtes pas clair et le gouvernement Hollande Ayrault non plus.

Le Front de Gauche, lui,  a appelé clairement à soutenir les salariés  le 5 Mars dernier pour rejeter cet accord de régression sociale !

 


 

Pyrénées info.fr du 05/04/2013
Jean Glavany, député PS des Hautes-Pyrénées, répond au Front de Gauche

Le 24 mars dernier, le Front de Gauche des Hautes-Pyrénées adressait une lettre ouverte à Jean Glavany. Voici la réponse du député PS des Hautes-Pyrénées.

« Le Front de Gauche a de drôles de méthodes.

Passe encore que, dans le sillage de Jean-Luc Mélenchon, il dépense plus d’énergie à taper sur le gouvernement de Gauche que sur la Droite. C’est sa responsabilité et je ne suis pas sûr que les électeurs de Gauche apprécient …
Mais de là à déformer, caricaturer, transformer les propos des parlementaires socialistes pour mieux les démolir, il y a un pas que la loyauté républicaine ne devrait pas permettre !

Ainsi en est-il du communiqué de presse du « Front de Gauche – 65 » qui ne s’adressait qu’à moi à propos de l’accord interprofessionnel sur l’emploi.

Oui, j’ai dit que je me réjouissais de cette négociation, de ce dialogue social et d’une méthode, la démocratie sociale, qui vaut bien mieux que l’affrontement.

Oui, j’ai dit qu’il fallait respecter le cadre et l’équilibre général de cet accord sans quoi il n’y aura plus jamais – jamais ! – de négociation sociale nationale dans notre pays ! Quels partenaires sociaux viendront demain à une table de négociation sachant que, de toute façon, leur résultat irait à la poubelle ?

Mais non, je n’ai pas dit que j’allais ratifier ce texte tel quel. Jamais !

Pour des tas de raisons :
- de forme d’abord parce que je suis parlementaire et non pas huissier de justice simplement chargé de constater et d’entériner. Un parlementaire, ça légifère, ça discute, ça amende, ça précise le droit. Personne d’autre ne peut le faire à la place des parlementaires.
- de fond ensuite : j’ai dit – et je redis – que ce texte avait des manques notoires (par exemple sur la reprise des sites industriels rentables) qu’il faudra combler, des imprécisions évidentes qu’il faudra lever et des ambiguïtés dangereuses pour le droit du travail qu’il faudra supprimer.

D’ailleurs le Ministre Sapin a, déjà, modifié certains points de l’accord notamment ceux qui n’étaient pas compatibles avec nos engagements internationaux (auprès de l’organisation internationale du travail).
Ce travail nous sommes en train de le faire au parlement y compris avec l’aide des syndicats non-signataires comme la CGT et FO comme avec les mutualistes qui ont appelé à juste titre notre attention sur certains dangers avérés de ces imprécisions et ambigüités.

C’est à la fin de ce travail que je m’engagerai par mon vote et qu’on pourra me juger.

En attendant, le Front de Gauche n’est que dans le procès d’intention. »
Jean Glavany, député PS des Hautes-Pyrénées.

 

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