Cultivons nos cultures et nos différences dans l’imaginaire du présent !

Déclaration de  Pascal Lachaud, maire-adjoint de Capvern, à la Communauté de Communes du Plateau de Lannemezan Baïses Nestes.

Mesdames, Messieurs les conseillers

Notre territoire est irrigué depuis des milliers d’années des cultures de nos brassages et des sangs mêlés des hispaniques, des Arabo Andalous, des Vikings en fait d’un melting polt qui vient du fond des âges et des migrations les plus diverses. Pays de frontières naturelles avant qu’elles soient frontières administratives, les transhumances ne se sont jamais arrêtées sur les lignes de crêtes pas plus que les instruments de musiques, les sonnailles, les pastouret et la gastronomie, l’oud a pu côtoyer la guitare sèche et le djembe le tambourin. Le carnaval de Bielsa rejaillit dans milles carnavals de nos vallées et les conteurs sont des porteurs d’ames vives et de brouches perverses ou attentionnées.

Vous connaissez Simon Palay enfant des vallées Pyrénéenne qui conjugua lou Gascou avec le patrimoine culinaire des villages hauts perchés et rendit célèbre le pétaram, frère jumeau de la panse de brebis farcie berbère ou de l’Irlandaise. Il sonne le torrent de la langue d’oc en résonnance à l’Aragonais . Nous sommes donc faits de cela, de geuloirs de poèsie, celles de Frederico garcia Lorca mais aussi de F Villon, de Rimbaud et plus récemment d’Aragon de P Neruda, de M Jacob. Qui pourrait vivre sans chant, sans musique sans rêve ? Les expressions de nos cultures populaires sont le fruit de notre histoire, la culture n’est ni un patrimoine au fond d’un musé, ni une nature morte. Elle est la mémoire vive et active d’un peuple qui a écrit son destin universel pour chasser les tyrans.

Voyez-vous il est temps d’inscrire la culture et l’utopie au fronton de l’humanité en place des choses inutiles qui embarrassent notre présent comme la finance ou le virtuel, qui nous font perdre toute dimension de bienveillance. La culture, les cultures populaires traversent notre territoire et nourrissent par des canaux, des ruisseaux, des rivières les courbes de chaque foyer en insufflant de la vie dans un monde sinistre ou les pulsions guerrières sont véhiculés par les marchands de guerre. J’appelle volontairement à la barre, le théâtre et ses acteurs professionnels, amateurs, les conteurs, les choristes, les musiciens, les danseurs, les poètes, les peintres, les plasticiens, les sculpteurs, les bâtisseurs, les humoristes, les cinéastes, les artistes associés ou non, enfin une société de l’éveil et de la curiosité, de l’insolence et de l’interdit. la déferlante de haine que nous vivons sagement entretenue par les vendeurs de peur, peut être combattue par un peuple éclairée, pacifique ou le livre et le pinceau, les aquarelles et le crayon seront l’unique arme.

Ouvrons des bibliothèques des salles de théâtre, de danse, contribuons au spectacle vivant à l’expression artistique de tous et échangeons avec les autres peuples. Soutenons toutes les initiatives existantes et suggérons des voix, des chants et des couleurs.

Ce que je tenais à faire c’est bien sûr attirer votre attention sur le fait que vous ne pourrez pas coordonner, administrer ce territoire si la culture et l’éducation populaire ne figurent pas en place d’honneur. Cela signifie en terme audible que ce soir vous pouvez mettre en place une commission supplémentaire qui est absente et qui peut aider notre regroupement à porter un sens commun.

Je vous remercie

P Lachaud